Le séminaire « Quelle place du travail réel dans les processus de dialogue social ? » est organisé conjointement par Le Cnam – CRTD (Tahar Hakim Benchekroun), l’INP Bordeaux (Bernard Dugué) et l’Université Paris Nanterre (Louis Galey). Ce séminaire se tiendra du 16 et 17 mai 2022 au CNAM Paris.
La Self a décidé de soutenir son organisation et d’y contribuer par la participation active de certains membres de la commission RP2 (Risques Professionnels et Représentation du Personnel) : Ludovic Ponge, Louis Galey et Eloïse Galioot.
Toutes les lois successives visant à moderniser, renforcer, promouvoir, ou adapter le dialogue social aux évolutions sociales, technologiques et organisationnelles avaient toutes pour objectif affiché le renforcement de la légitimité des acteurs sociaux et un meilleur ancrage du dialogue social dans les réalités concrètes des entreprises. Mais entre les intentions affichées et la réalité l’écart est parfois grand, et tous les changements ont été l’occasion de multiples conflits et tensions.
Le dialogue social est un élément de la performance économique, sociale et bientôt environnementale des entreprises. Il porte, en théorie, sur tous les thèmes des relations collectives de travail : salaires, temps de travail, conditions d’emploi et de travail, formation, garanties sociales… La question de la « qualité de vie au travail » et de la qualité du travail est de plus en plus centrale dans les discussions et négociations et ouvre sur de nouvelles formes d’innovation et de dynamique sociale au sein des entreprises, des branches et au niveau interprofessionnel.
Dans ce cadre, ce séminaire cherche à instruire la question de la place du travail dans les processus de production de règles, qui sont autant de compromis provisoires passés entre les acteurs. Certaines de ces règles sont formalisées par des accords, d’autres peuvent rester plus informelles. D’où une question récurrente : avec quelles connaissances du travail réel et avec quelle place donnée aux destinataires de ces accords, les échanges sont conduits et les décisions sont prises ? Autrement dit, en quoi et comment le travail réel peut-il constituer un objet intermédiaire rendant possible des négociations et des accords plus efficients. Un objet intermédiaire en capacité de générer des dynamiques d’innovation sociale basées sur les controverses professionnelles et sur de la « coopération conflictuelle ». Finalement, sommes-nous porteurs d’un modèle opérant du dialogue social qui « tiendrait » à la fois les enjeux de coopération tout en assumant l’existence de conflits ?