Cette étude empirique vise à rendre compte de la dimension développementale de l’activité des participants à des exercices de gestion de crise nucléaire. Il s’inscrit dans le programme empirique et technologique du « cours d’action » qui articule une double visée : la production de connaissances sur l’activité humaine et la conception de situations de formation favorisant des transformations majorantes dans l’activité des acteurs. A partir d’observations filmées de six exercices de gestion de crise et de neuf autoconfrontations, le cours d’expérience des équipiers de crise est analysé. Les résultats mettent en lumière (i) le processus de construction de significations pendant un exercice de crise et plus spécifiquement la formulation d’hypothèses provisoires et (ii) un « pontage » entre l’expérience vécue lors de la situation de l’exercice et le vécu d’un exercice précédent. La discussion porte sur le rôle des hypothèses provisoires au regard de la notion d’abduction. Cette communication est clôturée par la mise en perspectives de cette étude préliminaire.