Les nouvelles formes d’organisation des entreprises renforcent l’autonomie des salariés. Pour mieux répondre à la demande de leurs clients et pour améliorer leur productivité, celles-ci font plus souvent appel à l’initiative de leurs salariés. La contrepartie de cette responsabilisation et de cette forte implication dans l’entreprise est un accroissement relatif de la charge mentale au travail. Si cette charge peut apparaître comme le coût d’un certain enrichissement du travail, elle n’est pas nécessairement le signe d’une dégradation des conditions de travail.
Les dernières enquêtes sur les conditions de travail font état d’une augmentation générale des facteurs de pénibilité mentale et psychologique, alors même que les pénibilités physiques n’ont pas régressé. L’intensification des rythmes de travail en est le principal facteur. Tous les salariés sont de plus en plus contraints dans l’exercice de leur activité par les délais à respecter, ou des normes de production, ou encore aux exigences de la clientèle. Les nouvelles marges d’initiative laissées aux salariés n’ont pas diminué le contrôle hiérarchique. Or la progression de la pénibilité mentale au travail naît principalement du cumul de ces contraintes. L’intensification des rythmes de travail pourrait alors contrarier les effets bénéfiques d’une plus grande autonomie des salariés. Toutefois, à la croisée des facteurs individuels et des nouvelles contraintes d’organisation des entreprises, le lien entre charge mentale et santé reste ambivalent.
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