Cet article présente un travail de recherche réalisé sur des opérateurs de trafic de la Compagnie d’Ingénierie du Trafic (CET) de la Ville de São Paulo – Brésil. Nous cherchons à comprendre une situation de travail générant des niveaux de souffrance élevés chez les travailleurs au travers de ses aspects subjectifs et de leur relation à cette souffrance psychique. Nous voulons également donner plus de visibilité à ce travail pour favoriser le surgissement de mécanismes de coopération et diminuer l’isolement. Pour comprendre ces aspects subjectifs, il convient de mettre au point des méthodes permettant de créer un espace collectif d’expression et de réflexion sur le travail pour ceux qui le réalisent. L’exercice de la discussion collective suppose plus que la simple discussion en commun. Son action vise l’appropriation d’une intelligibilité commune, régie par l’intercompréhension d’accords et de normes, par la production de nouvelles règles du travail et du métier. Pour cela, il faut créer un espace public de délibération, où les gens puissent parler et s’écouter mutuellement, et qui favorise la transformation de l’organisation du travail. La confrontation des opinions sur le travail permet de développer la capacité des personnes à penser individuellement et/ou collectivement. Pour arriver à exécuter leur tâche réelle, les travailleurs mettent en oeuvre une intelligence rusée et astucieuse liée au Travail, qui découle de leur expérience et de leur pratique. C’est elle qui leur permet de faire face aux contraintes et aux énigmes du Travail. Connaître cette intelligence est essentiel pour découvrir les aspects subjectifs du travail. (Dejours, 1993).
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