Au travers d’une analyse réalisée sur un terrain, nous allons ici nous intéresser à la question des normes, de la diversité de leur mode de production, d’expression et de mise en œuvre. Cette analyse, opérée à partir d’observations du travail en lien étroit avec son déploiement dans l’espace, montre qu’il est difficile de séparer la question de la conception et de l’application des normes du contexte de travail. En effet, d’un côté, la norme est souvent une forme de commande dictée par un extérieur à la situation de travail qui prescrit une façon de procéder dans l’objectif de la circonscrire et de la contrôler. Elle peut viser un résultat mais constitue souvent un descriptif d’états qu’il faut respecter. C’est par exemple, le cas des normes fonctionnelles. D’un autre côté, cette norme extérieure, fondée sur un prescrit, se confronte toujours d’une part, au contexte social et historique qui traduit des codes souvent intériorisés en lien avec la place de chacun dans l’organisation (le rapport au pouvoir et les jeux d’alliance) il s’agit là d’une autre nature spécifique de norme dans le registre du symbolique, d’autre part à la mise en œuvre du travail dans sa dimension opératoire, il s’agit ici de toutes les règles, codes et usages issus de l’expérience et de la pratique dans le travail. Cet autre registre de normes se déploie dans le faire. Notre ambition est d’ouvrir sur un regard diversifié de la norme et en particulier de valoriser la norme non pas experte, mais celle qui s’exerce dans l’usage, celle qui naît dans l’action et de l’expérience et qui s’impose dans le vécu des personnes en situation de travail. A partir de cela, nous nous proposons d’amorcer une réflexion autour de trois registres de normes : la norme fonctionnelle, la norme symbolique et la norme qui naît dans l’usage.
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