Les dimensions les plus techniques de «l’adaptation de la machine à l’homme» sont à l’origine de l’ergonomie, et constituent encore une part majoritaire des contenus enseignés et évalués dans les cursus de formation anglo-saxons. Dans l’ergonomie «francophone», l’approche en termes d’activité a conduit à prendre en compte une très grande diversité de déterminants des conduites humaines. Les aspects les plus techniques, par exemple anthropométriques, ont progressivement été relégués à une place secondaire dans beaucoup d’enseignements. La puissance de l’analyse du travail a permis aux ergonomes, dans de nombreux cas, de chercher à influencer les objectifs stratégiques des projets, plutôt que de se limiter à la conception matérielle des postes de travail. Pour autant, cette primauté des objectifs sur les solutions, du politique sur le technique, doit dans certains cas être relativisée. D’une part, en effet, il a été établi à de nombreuses reprises que le raisonnement de conception n’était pas basé sur une séquence : définition des objectifs / recherche des solutions, mais sur une itération entre «expression progressive des objectifs» / «confrontation à des ébauches de solutions». D’autre part, ces dernières années, il a été souligné que, pour pouvoir fixer des objectifs de transformation, l’être humain devait être préalablement convaincu que celle-ci était possible. Le travail le plus technique sur les solutions n’apparaît donc plus comme «de second ordre», comme une deuxième phase après l’élaboration d’objectifs ambitieux. La présente communication propose un exemple de rôle que peut jouer une approche anthropométrique de base dans la réorientation des objectifs stratégiques d’un projet.
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