Cette communication a pour objectif de présenter les stratégies mises en place par les femmes et les hommes dans l’agriculture d’oignon de Karatu. Dans un contexte de changement climatique important (baisse des pluies et augmentation du nombre de ravageurs) cette communauté rurale est ainsi en pleine transformation et le modèle même de son agriculture est source d’inquiétude. Avec des objectifs parfois communs (obtenir un titre de propriété, améliorer son statut social) les hommes et les femmes mettent en place des pratiques différenciées. Des femmes attachées au statut d’ouvrières agricoles, désireuses de sortir de la pauvreté, montrent lors des entretiens une volonté importante de prendre des risques au travail pour améliorer leurs conditions de vie. Les hommes rencontrés voient dans leur ascension sociale du milieu agricole une opportunité d’échapper aux risques pesticides. Ce travail vient questionner la notion de perception et de gestion des risques par les personnes en activité dans le cadre d’une forte inégalité d’accès aux terres se traduisant par une mise sous dépendance des femmes rencontrées. Cette communication est aussi l’occasion de proposer des pistes d’hybridation entre anthropologie et ergonomie pour penser la question des expositions aux pesticides et la transformation des situations de travail en investissant leur contexte élargi.
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