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L’application des «35 heures» chez les cadres : entre prescription et réalité des temps de travail Premiers résultats d’une enquête dans une Direction Régionale en Picardie
Les cadres, catégorie socioprofessionnelle restée, jusqu’en 1998, celle pour laquelle on ne se préoccupait guère du temps de travail et de sa réduction. Avec la loi Aubry II, des dispositions législatives sur le temps de travail, sont pour la première fois envisagées pour cette population. L’objectif premier étant de prévoir quelques assouplissements nécessaires à la prise en compte de la réalité de leur travail. En effet, bien que leur durée de travail qui varie notamment selon le type de fonction et d’activité, le niveau hiérarchique et de responsabilités, la taille de l’entreprise, le secteur privé ou public, le sexe….) a toujours été globalement bien plus importante que la plupart des autres salariés, l’objectif de la réduction du temps de travail n’est certainement pas, pour tous les cadres, de passer aux 35 heures mais plutôt de baisser significativement leur temps actuel d’activité. Confrontés ainsi à cette problématique nouvelle, nous inscrivons notre questionnement autour des questions suivantes : quelles stratégies les entreprises peuvent-elles adopter et comment vont-elles les mettre en œuvre afin que leurs cadres puissent bénéficier de cette réduction du temps pour laquelle ils avaient été jusqu’alors épargnés ? Comment se situent les cadres au regard des projets déployés ? Ces questions (et d’autres) nous donnent ainsi l’occasion de poursuivre nos recherches sur l’analyse du travail des cadres au sein des organisations engagées dans des projets de changement. Nous développerons ici qu’un aspect de nos travaux en cours, en présentant des résultats d’une enquête menée auprès de cadres impliqués dans un nouveau dispositif d’ARTT.