Notre article aborde le problème de l´avenir de la formation des ergonomes et des réelles possibilités de travail pour les ergonomes professionnels dans des contextes avides d´ergonomie, mais qui sont surtout avides de consultants non ergonomes. Elle part de nos expériences en tant qu’ergonomes consultants, enseignants et chercheurs en ergonomie en Algérie, Argentine, Colombie et Tunisie. Par ailleurs, la réalité de ces contextes est le manque de formations d´ergonomes disponibles dans ces pays. L´objectif de cet article est de poser quelques hypothèses concernant ce qui empêche le développement actuel de notre métier en nous centrant sur l´analyse de la formation professionnelle d´ergonomes en particulier. Nous cherchons à mettre en évidence des tendances communes entre ces quatre pays en termes de difficultés institutionnelles et le vécu des ergonomes qui essaient de développer la formation d´ergonomes. Les différences entre les expériences ont été également identifiées. L´objectif à moyen terme est de construire une enquête qui sera appliquée dans tous les pays pour pouvoir décrire le phénomène a grande échelle. Notre méthodologie consiste en des entretiens basés sur des questions préalablement accordées entre les quatre experts et standardisées. Nos résultats mettent en évidence que les points communs concernant les difficultés d’ordre institutionnelle sont multiples et qu´il existe des risques psychosociaux auxquels ces professionnels sont exposés lors de leurs tentatives de développement d´une alternative à la tendance actuelle en termes de formation et d´exercice professionnel qui voit progressivement émerger une ergonomie sans ergonomes.
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