L’objectif est de mettre en évidence un éventuel effet des rythmes nycthéméraux sur les modalités de diagnostic des médecins régulateurs d’un Service d’Aide Médicale Urgente. On a fait l’hypothèse que pour traiter une urgence, la construction de représentations sur un problème spécifique, la prise de décisions et la conclusion de chaque cas dans le service, présentent des différences au cours de la nuit. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons enregistré les communications téléphoniques entre le médecin régulateur et divers appelants demandeurs de soins, la plupart étant des particuliers. Nous avons catégorisé les énonciations des dialogues et analysé leur pertinence sur la base d’une interprétation faite par 4 des 5 praticiens hospitaliers attachés au SAMU. Ces analyses montrent l’existence d’une démarche partiellement commune de diagnostic fondée sur des schémas généraux et la mise en place d’une démarche singulière qui répond davantage aux caractéristiques particulières de chaque situation d’urgence : les indicateurs du diagnostic montrent que la construction du tableau clinique présente plus de lacunes pendant la plage nocturne comprise entre 1 et 3 h du matin. Par ailleurs, l’analyse des avis de pertinence du contenu des énonciations portés par des médecins régulateurs, montre dans cette plage, quelques difficultés dans les stratégies mises en œuvre. Même si la démarche paraît plus complète dans la plage comprise entre 4 et 7 heures, il apparaît que le médecin se trouve en état de récupération. Dans les deux plages horaires analysées il est évident que l’effort que doit produire le médecin afin de maintenir sa vigilance est important. Il serait donc intéressant de prolonger cette étude par une analyse de l’activité en cas d’absence de repos la veille et le lendemain d’une garde.
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