Malgré plus de 30 ans de recherches ayant documenté les obstacles à l’intégration et au maintien de femmes dans des métiers à prédominance masculine, les femmes demeurent encore sous-représentées dans plusieurs métiers. La présence d’une culture valorisant les caractéristiques stéréotypées masculines contribuerait à cette sous-représentation, mais encore peu de recherche en santé au travail et en ergonomie s’y est attardée. Cette communication vise donc à 1) documenter la culture de la « masculinité » (CM) et son influence sur les interactions sociales et 2) identifier les risques qu’elle entraîne pour la SST. Considérant la santé et sécurité des travailleur.ses (SST) comme socialement produite et influencée par un ensemble de déterminants (politiques, sociaux, structurels, environnementaux, individuels), cette recherche qualitative s’appuie sur un cadre d’analyse basé sur le concept de « masculinité hégémonique » de Connell (2005) et le modèle de la culture de compétition de la « masculinité » (Glick et al. 2018). Une analyse thématique a été menée de manière inductive et déductive avec un corpus de données secondaires provenant d’entretiens semi-dirigés menés auprès de 25 travailleuses de métiers spécialisés de la construction au Québec. Les résultats montrent la présence d’une CM au sein de ces métiers qui se traduit par l’adoption de comportements qui influencent les interactions sociales entre les travailleur.ses, hiérarchisent la position de chacun.e et contribuent à exacerber les risques à la SST déjà présents dans le milieu. La recherche souligne qu’il n’est pas suffisant de proposer des changements sur le plan des conditions de travail sans considérer la présence d’une CM et son influence sur les interactions sociales entre les travailleur.ses.
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