Mise au point d’un protocole d’évaluation du poste de travail de bureau dans le cadre de la prévention des TMS.

Actuellement, les troubles musculo-squelettiques « TMS » représentent environ 80% des maladies professionnelles. Ces pathologies de l’appareil locomoteur touchent essentiellement les membres supérieurs et le rachis. Les études biomécaniques montrent un lien entre le
confort, les angulations articulaires et la perception. Ces facteurs influencent le risque d’apparition de ces TMS.

Le but de cette étude est de montrer la relation entre l’approche cognitive et la biomécanique afin de prévenir l’apparition de TMS au poste de travail de bureau.

Pour cette étude, 4 sujets ont été recrutés (moyenne ± écart-type) âge : 47±8 ans, taille : 172,8±4,1 cm, poids : 87,8±12,5 kg, chacun des sujets travaillant à un bureau. Des mesures biomécaniques ont été réalisées à l’aide de huit accéléromètres triaxiaux du système Trigno Delsys (fréquence d’acquisition = 48 Hz) placés sur le sujet. Deux nappes de pressions étaient positionnées sur le dossier et le siège du fauteuil des sujets.

Les mesures cognitives ont été recueillies à parti de trois questionnaires : le questionnaire de Siegrist, le questionnaire de Karasek, le Final chair evaluation checklist (CEC). Les mesures biomécaniques ont été faites durant dix minutes et trois fois par jour (matin, midi, soir) pendant une semaine. Simultanément aux acquisitions biomécaniques, les sujets répondaient aux questionnaires. L’ensemble des données qualitatives et quantitatives ont été soumises à une analyse en composante principale (ACP) afin de montrer les corrélations entre les variables issues des questionnaires et les mesures biomécaniques.

L’ACP a mis en évidence deux coefficients principaux. Le facteur 1 met en corrélations les scores les questionnaires psychosociaux, le confort et l’inconfort ainsi que la courbure lombaire. Le facteur 2 met en corrélation la fluctuation des courbures rachidiennes et de la ceinture scapulaire avec la fluctuation du centre de masse.

Cette étude met en évidence les liens entre les facteurs psychosociaux, le confort et la courbure lombaire, ainsi que la corrélation entre les courbures rachidiennes, la position de la ceinture scapulaire et la fluctuation du centre de masse en position assise. Ces résultats montrent l’intérêt de l’utilisation couplée des outils d’évaluation objectif et subjectif afin d’évaluer l’environnement de travail du sujet au bureau. L’originalité de cette méthodologie, facile à mettre en place, réside dans l’approche holistique des contraintes pouvant favoriser l’apparition de TMS, plus précisément de lombalgies.