La conduite d’un avion de ligne est une des activités les plus procéduralisées qui soient. A l’issue de la dernière guerre, l’exigence de réussite était prépondérante, elle transcendait les moyens nécessaires pour mener à bien la mission. Ces moyens étaient essentiellement personnels, acquis initialement par compagnonnage et développés par l’expérience. Progressivement, avec l’affinement des pratiques, la compétence correspondante a été objectivée dans un discours formel. Se sont ajoutés d’autres discours prescriptifs, sous l’emprise des progrès techniques des matériels, de la pression taylorienne, de la prolifération réglementaire, de l’exigence de sécurité. Ces différents courants s’additionnent et génèrent concrètement un flux de papier dont l’homogénéité n’est jamais vérifiée, mettant souvent les pilotes en porte-à-faux par rapport à l’exigence exprimée. Les délais d’appropriation ne sont pas intégrés, le rapport à la pratique est éludé, le souci de la cohérence relative des différentes prescriptions est absent. Des critères d’évolutivité de la prescription pourraient être définis par rapport au concept d’activité, mais cette approche est ignorée par l’organisation actuelle de l’aviation civile.
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