Les systèmes socio-techniques produisent des risques qui rendent nécessaires des régulations complexes qui mobilisent sur le temps long une pluralité d’acteurs aux enjeux et logiques hétérogènes. Le nucléaire est concerné au premier chef et nous avons tenté d’explorer ces questions dans le cadre du projet AGORAS (2014 -2019) lancé après l’accident de Fukushima et dont l’objectif était en particulier de comprendre comment des risques naturels ont été évalués et pris en compte dans le système de régulation du nucléaire Français. Ce travail nous a amené à nous intéresser à plusieurs cas d’événements naturels extrêmes survenus en France depuis les années 80 et surtout depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000 et qui ont menacé la sûreté même de certaines installations nucléaires. Au fil des années l’industrie nucléaire française a ainsi été amenée à opérer un certain nombre d’apprentissages sociaux et techniques, et de transformations, qui lui ont permis d’améliorer la manière dont les risques dits « naturels » sont régulés. Par régulation des risques nous entendons ici la manière dont certaines menaces potentielles et leurs effets sont anticipés, prévenus et, plus généralement, évalués. L’objet du présent papier est donc d’analyser ces apprentissages et en particulier de comprendre comment les acteurs du nucléaire sont parvenus à réaliser ce travail en dépit de sa complexité, de leurs différences, de la temporalité particulièrement longue de ce processus et des diverses discontinuités qui peuvent l’émailler.
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