Variabilité des modes de construction des représentations collectives et conception d’aide à la coopération. Le cas des interactions entre superviseurs techniques et chefs de salle des Centres en Route de la Navigation Aérienne

Le travail collectif est défini comme étant « une activité menée par un ensemble d’opérateurs travaillant dans un même but, qui se sont concertés à cet effet, qui coordonnent leur activité et qui coopèrent » (Desnoyers, 1993). La coopération entre opérateurs est effectuée soit sur un mode visuel, soit sur un mode oral, notamment lorsque les opérateurs sont distants. Dans tous les cas la communication est primordiale pour élaborer une représentation commune de la situation. Dans le domaine du contrôle aérien, nous rencontrons ce type d’activité entre les opérateurs de maintenance technique et les opérateurs de l’exploitation. La coopération vise à évaluer l’impact des dysfonctionnements techniques des systèmes sur l’exploitation en salle de contrôle. L’objectif de coopération est généralement le support à des prises de décisions collectives. Cependant, on observe que la coopération peut être également au service de prises de décisions spécifiques, c’est-à-dire propres à chaque population d’opérateurs. En partant du constat que selon l’objectif de la coopération, les mécanismes d’ajustement des représentations peuvent varier (Lasserre-Soria, 1998), nous faisons l’hypothèse que la nature du diagnostic collectif est variable. Nous montrons alors l’intérêt de concevoir un système d’aide approprié au type de diagnostic collectif que l’on veut supporter. Cet article se situe dans le cadre d’une analyse de faisabilité d’un nouveau support à la coopération(1) . Nous cherchons à mesurer l’adéquation entre les besoins du travail collectif et les fonctionnalités que peut offrir un Système à Base de Connaissance Coopératif (Soubie, 1996). L’intérêt de cet outil est de favoriser un mode d’ajustement des représentations adapté aux décisions qui doivent être prises.