Les grandes transformations organisationnelles qui ont affecté pendant la dernière décennie les entreprises, qui reposaient jusqu’alors sur le modèle taylorien et fordiste, ont impliqué une multiplicité de changements de forme et de modalité des prescriptions dont il serait difficile de dresser un tableau exhaustif. Un cas particulièrement intéressant, qui pose problème à la fois pour la réflexion théorique du domaine organisationnel et pour la pratique gestionnaire, découle des phénomènes de déplacement des «frontières organisationnelles» de l’entreprise. Le problème émerge de deux façons. D’une part, les déplacements des frontières découlent de décisions de sous-traitance. D’autre part, ces déplacements sont une conséquence de la constitution et du développement d’un réseau d’entreprises. Dans les deux cas les frontières organisationnelles ne coïncident plus avec les frontières juridiques, ce qui pose la question des modes de coordination pouvant assurer l’efficacité et l’efficience des activités de l’entreprise, face à la mise en cause des modes traditionnels de coordination, basés sur l’articulation hiérarchique des prescriptions. Des interrogations multiples surgissent, à différents niveaux d’analyse.
Nous nous proposons de réfléchir sur les changements de la prescription à l’aide d’un cas complexe de sous-traitance : celui de la sous-traitance en conception dans l’industrie aéronautique.
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