La réalité économique est de plus en plus posée et pensée comme la réalité fondamentale, la contrainte majeure de l’action humaine. Questionner la réalité de la réalité économique revient par conséquent à interroger la liberté humaine. Il ressort, de travaux en anthropologie et en ethnologie en particulier, que la réalité économique n’est pas une réalité : nous avons affaire à une pure création de l’esprit, il s’agit d’une invention du Monde moderne. Le Monde qui s’autoproclame développé a inventé la « logique », la contrainte économique ; il s’est créé et infligé le problème économique. Le débat ne concerne pas seulement l’économie. C’est le rapport de l’ensemble des sciences économiques et sociales à la réalité qui est en question : il existe une relation très forte entre le réalisme épistémologique qui les caractérise, désir de connaissance, volonté de réduction de l’incertitude des actions humaines et négation de la liberté humaine. Au projet de « servitude volontaire » qui porte les sciences dites humaines et sociales est opposée la théorie des possibles-impossibles résultant des travaux de recherche de l’auteur. Postulant radicalement la liberté humaine, cette théorie de l’Homme et du Monde – qui stipule que la réalité est produite par les possibles et impossibles que se créent les humains – vise à révéler, à montrer ce que l’économie, l’histoire, la sociologie, la psychologie ou encore l’ergonomie ne peuvent accepter, ne sauraient semble-t-il tolérer : la contingence des actions humaines, la contingence des Mondes que les humains s’inventent et se construisent.
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