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Synthèse des Ateliers d’échanges avec les adhérents

Publié le 

16 décembre 2022

 par 

Mme Camille THOMAS

Cher.es collègues et adhérent.es,

Pour la première fois le 12 octobre 2021, le Conseil d’Administration a organisé des ateliers d’échanges avec les adhérents. Leur objectif était de nous retrouver et d’ouvrir un espace pour permettre le partage d’informations entre les membres de la SELF, d’initier la discussion, la controverse, la mise en débat du positionnement des membres de la SELF sur deux sujets d’actualité qui concernent la communauté.

Les ateliers d’échanges ont porté sur deux thématiques : le « titre d’ergonome en France » et « l’ergonome dans la cité ». Nous avons le plaisir de vous adresser une synthèse des points discutés et débattus au cours de ces ateliers.

Sur la forme, ce genre d’évènement est assez souple à mettre en œuvre et permet à partir de deux thématiques, la participation d’un nombre restreint d’adhérents sur un horaire de fin de journée. Chaque thème a facilité les expressions en offrant à tous cette occasion de rencontre en visio, et la possibilité d’ateliers à partir de « salles virtuelles ». L’animation a été assurée par les membres du CA.

Sur le fond, les thèmes ne sont pas proposés à des fins de communications ou de supports scientifiques mais ouverts aux réflexions-échanges pour croiser les points de vue et sortir des cadres habituels.

Les échanges et la diversité des arguments montrent une appétence pour les deux sujets et le débat est loin d’être clos. Nous espérons relancer prochainement des ateliers d’échanges et dans cette perspective, vos propositions de thématiques sont les bienvenues (Cf. formulaire de contact).

J’espère au nom de mes collègues du CA que vous y adhérerez et encore merci pour y avoir participé.
Bien cordialement,

Philippe Negroni
Président de la SELF

Déroulement des Ateliers

32 participants (13 femmes et 19 hommes ; dont 9 non membres de la SELF) ayant presque tous (4 départs) participé aux échanges à propos des deux thèmes, l’un suivant l’autre, au sein de quatre sous-groupes qui ont travaillé dans des salles virtuelles en parallèle.

Animateurs des sous-groupes : quatre binômes (un anime, le second prend des notes) constitués de membres du CA.

Timing  :

  • 17h – 17h15 : 15mn d’accueil présentation des participants
  • 17h15 – 18h: thème ‘Le titre d’ergonome en France’ ou ‘L’ergonome dans la cité’
  • 18h15-19h: thème ‘L’ergonome dans la cité’ ou ‘Le titre d’ergonome en France’
  • 19h-19h15 : Temps de régulation / pause
  • 19h15-19h30 : premières conclusions en plénière
Points clés des échanges : Le tire d'ergonome en France

Consensus sur la nécessité de produire une synthèse historique des réflexions concernant ce thème.

Si l’approche spontanée est plutôt non défavorable à l’idée de titre, il y a accord sur le fait qu’il faut instruire davantage la plus-value d’un titre, notamment par rapport au Titre d’Ergonome Européen.

  • Parmi les avantages avancés : un titre opposable sur le marché du travail ou aux donneurs d’ordre ; contrer des lobbyings autres qui pourraient s’exercer sans rien de suffisamment fort à opposer et qui cadreraient la pratique de l’ergonomie de l’extérieur
  • Sur le plan des risques et contraintes d’un Titre, des modalités de construction de ce titre et de son fonctionnement ultérieur :
    • Comment maintenir la maîtrise du processus d’élaboration du titre (la définition des critères) ?
    • Comment maintenir la maîtrise de son fonctionnement (notamment pour ce qui relève de l’attribution du titre) ?
    • Faudrait-il un ordre des ergonomes avec tout ce que cela implique ?

Le processus peut paraitre lourd voire peu réalisable, compte tenu du droit européen (libre circulation des services[1]). Dans tous les cas, un accompagnement juridique serait nécessaire à une communauté rassemblée (les associations ARTEE, CINOV, SELF, CE2 ont été cités et donc aussi ORME de fait).

[1] Voir, notamment, page 591 et suivantes des Actes du Congrès SELF de Marseille, 2016.

Points clés des échanges : L'ergonome dans la cité

Unanimité sur la nécessité pour les ergonomes de se positionner sur des sujets de société

  • Nous avons un regard qui nous est propre.
  • Pourtant les ergonomes sont absents de certains débats auxquels d’autres professions participent.
  • Or nous avons les ressources pour intervenir ; il faut saisir les opportunités.
  • Notre activité professionnelle n’est pas suffisante : on doit nourrir notre activité en faisant quelque chose de plus, par exemple en s’engageant dans des associations.
  • Il faut travailler la place de l’ergonomie selon des modalités non pas internes mais externes.

La complexité :

  • Il y a dans les entreprises des mouvements qui poussent à mettre de côté la complexité. Que construire en-dehors de l’entreprise, pour réalimenter ce qui s’y passe ?
  • Le discours sur la complexité n’est pas porteur. Il y a un cercle vicieux : le travail est complexe, donc on passe beaucoup de temps à l’analyser, donc ça coûte cher, donc on justifie le coût par la complexité… ça interroge le modèle économique de notre activité.
  • On a la capacité d’avoir un discours simple et pas simpliste.

Il faut affirmer davantage ce qu’on est et ce qu’on apporte (conseil d’une manager).

  • Nous sommes capables d’atteindre des décideurs : managers, DRH, maires et élus locaux, etc. Des ergonomes participent à des manifestations destinées à ces publics.
  • Les politiques peuvent-ils s’emparer du travail comme un objet de débat ? Les avis sont partagés. C’est néanmoins une question cruciale, compte tenu des liens entre travail, emploi et régimes politiques (cf. montée des populismes).

Il faudrait développer une stratégie et un plan de communication.

  • Dans la communication vers le grand public, la posture critique et la promotion de l’ergonomie peuvent être antagonistes : il faut être capable de tenir les deux.
  • Le discours sur le travail peut prendre des formes artistiques, pour toucher un public plus large : photos, illustrations, musique, cinéma, etc.
  • Il s’agit de toucher davantage les jeunes, compte tenu de leur précarité croissante et de tout ce qu’ils ont à dire sur le travail.
  • La question du genre a été beaucoup étudiée par les ergonomes, sans qu’on sache si elle est remontée au niveau des politiques et des médias, alors que les questions de genre sont très présentes dans l’actualité. L’ergonomie est-elle reconnue comme une discipline qui parle du genre ?